(buis 30cm x30 cm)
T’as
puisé et puisé, épuisé d’épuiser cette surface de souffrance. Globale planète, du globe tu fais place nette, c’est la considération des cons sidérés qui nous mène tous amènes dans de pâlots
lendemains de pâles lots de misère.
Tu as appliqué de tes deux mains, une pression sans égale sur ta Terre, tu as saisi ses richesses sans jamais penser à ses faiblesses. Tu as sucé cette moelle tendre et
juteuse, tu l’as sucée d’une bouche goulue et insatisfaite. Tu as tout mangé, bâfré et englouti, dans les méandres de tes entrailles bouffies.
Mais regarde toi à présent, sans la chair de ta chair, tu deviens abominable. Jeune homme avide et décharné qui a grandi trop vite et trop mal ; tu sens le roc. De ton
arrogance princière qui te faisait tant planer, tu es maintenant esclave de ta propre souillure ; décérébré. Tu es un squelette sur lequel on aurait greffé de morts morceaux de chair moite et
indolente.
Car si tu as vidé ce monde de sa force, tu n’en as rien acquis. Tu as tout brûlé et de la fumée qui s’en est dégagée il ne reste qu’une voute nuageuse agitée de soubresauts
et de convulsions. De l'eau que tu as enlevée sont nées d'immenses sécheresses et de l'eau que tu as rendue sont nés de tristes enfants difformes. Mutants à contretemps.
Tu as perdu, sombre fou. C’est désormais un trognon desséché que tu tiens entre tes mains et là où tu as les mains mises tu perds lentement la mainmise. Adieu à toi, moi je vais plus loin, voir
si entre tes rots soufrés se trouvent quelques reliefs épargnés dans lesquels je pourrais tailler les derniers rocs qu’il nous reste…
Aillas Taunt